Historique des Programmes menés pour lutter contre l'érosion

Le Gers est un territoire confronté à de forts enjeux d'érosion, liés aux forte pentes et aux pratiques agricoles. En 2014/2015 par exemple, les frais de déblaiement de boues sur les voiries de la CCGT se sont chiffrés à 600 000 euros ! 

Face à ce constat, le GAGT mène depuis de nombreuses années des partenariats avec les collectivités et Agence de l'eau afin d'accompagner les agriculteurs et sensibiliser à des changements de pratique. Sur la période 2021-2023, le programme Voirie & Erosion s'est mis en place avec la ComCom Gascogne-Toulousaine (CCGT) et le Département et a permis d'obtenir le financement de 30 000 euros par an pour couvrir la totalité des sols des parcelles à risque érosif à proximité des voiries. 

Depuis 2012, la Communauté de Communes de la Gascogne Toulousaine s’implique dans les problématiques inondation et érosion.
En 2012, des zones prioritaires ont été diagnostiquées aux vues des enjeux agro-environnementaux.

De 2015 à 2018, un contrat milieu sur la zone humide de l’Isle Jourdain a été mis en place avec l’Agence de l’Eau Adour Garonne.

En 2016 un nouveau contrat milieu est mis en place sur une seconde zone prioritaire : le bassin versant de l’Hesteil. Ce contrat est arrêté en Mars 2018 suite aux résultats obtenus insuffisants.

De 2018 à 2021, une convention de partenariat est mise en place entre la CCGT et le GAGT afin d’accompagner financièrement les agriculteurs dans leurs pratiques culturales. Les semences de cultures associées, couverts végétaux, bandes enherbées, nouvelles cultures… sont financées pour tout ou partie à l’agriculteur. Les formalités administratives sont simples et réduites au strict minimum. Ce projet a permis de couvrir 600 ha en 3 ans avec un budget destiné à 75% aux actions et 25% à l’animation.

Ce dernier projet a connu une réelle dynamique au sein du monde agricole. Les agriculteurs ont apprécié la simplicité des démarches et une aide directe et concrète.

Programme Voiries & Agriculture 2021 - 2023

La CCGT en partenariat avec le GAGT a souhaité étendre ses actions en faveur de l’environnement à l’ensemble du territoire de la communauté de communes pour plusieurs raisons :
- Tous les agriculteurs doivent pouvoir bénéficier de cet accompagnement vers un changement de pratiques,
- Le dernier programme a permis de bien cibler les attentes du monde agricole,
- Le GAGT est prêt à accompagner la démarche sur l’ensemble du territoire,
- Ce projet rentre dans le cadre de la compensation financière pour Pont Peyrin 3
Le nouveau projet mis en place en 2021 : Convention de partenariat Environnement : Voiries et Agriculture 2021-2023 ; a pour objectif de protéger les voiries départementales et communales de l’érosion des sols.

Bilan 2021 & 2022

Au total, entre 72 et 89 agriculteurs ont été contactés sur ces deux années afin de leur proposer un accompagnement financier pour l'implantation de couverts végétaux. Dès juillet 2021, des réunions collectives et individuelles ont permis de présenter la démarche. 

Ainsi, les agriculteurs ont été accompagnés dès l’automne 2021 pour implanter des couverts sur les parcelles identifiées comme à risque d'érosion. Le GAGT a mis en place plusieurs actions : Conseil de mise en place des couverts ; aide pour trouver les semences de féveroles, réalisation de documents techniques…

Seules les parcelles de maïs, soja, sorgho et tournesol peuvent être aidées.

En 2021, ce sont ainsi une vingtaine d'agriculteurs qui ont protégé plus de 250ha de terres en implantant des couverts de féverole dans 8 communes de la CCGT.

En 2022, le programme a été reconduit avec le même engouement : 17 agriculteurs ont accepté de réaliser 279.93 hectares de couverts végétaux sur 37 de leurs parcelles. Cela représente 81% de la surface à risque qui est couverte pour cette campagne. En mars et avril 2022, le GAGT a également réalisé des essais de destruction des couverts en présentant 3 techniques différentes. 

Le programme est bien-sûr reconduit en 2023 avec notamment l'accompagnement de 5 essais de couverts multi-espèces qui seront financés via le solde 2021-2022. 

Démonstration du matériel de destruction

Destruction des couverts le 29 mars 2022 qui a donné lieu à une réunion Bout de champ de démonstration : 3 agriculteurs ont ainsi présenté leur itinéraire technique et matériel de destruction. L'idée était de comparer et d'échanger sur les différentes manières de détruire son couvert. 

Conclusion des échanges sur les 2 principaux outils présentés : 

--> Détails à retrouver dans la page Actualités. 

Bilan 2023

Les données pour la campagne 2023-2024 sont en cours d'acquisition. 

A ce jour, le GAGT a identifié 350.60ha à risque érosif, c'est-à-dire implantés avec des cultures de printemps/été. Cela représente un total de 56 parcelles. Pour le moment, 200.15 ha sont connus comme ayant été implantés avec un couvert d'interculture cet hiver. 

L'assolement 2023-2024 sur le territoire étudié par le Programme est le suivant : 

La rotation blé/tournesol est majoritaire. Les céréales à pailles (blé, orge) représentent environ 38% de l'assolement connu et les cultures de printemps 40.5%. 

Essais de couverts multi-espèces en 2023

[Tour de parcelles Jeudi 14 mars]

Dans le cadre de ce programme expérimental, le GAGT a organisé jeudi 14 mars 2024 un tour de certaines parcelles avec les agriculteurs !

Objectifs de la visite : Observation du couvert avant destruction chez les 5 agriculteurs ayant réalisés des essais pour la campagne 2023/2024. Discussion autour des mélanges d'espèces, de la facilité d'implantation/destruction, du choix du matériel et des itinéraires techniques. 

[Suivi des essais]

Les différents types de couverts sont suivis toute l'année via des états des lieux réguliers puis des pesées de biomasses fraîches et biomasses sèches avant la destruction. Ces données de biomasses seront utilisées dans le cadre de la méthode MERCI, qui permet d'évaluer :

- la restitution en éléments N, P, K, S et Mg ;

- la dynamique des restitutions en azote via une frise ;

Cette méthode permet également d'apporter des éléments sur le carbone du sol et la matière organique et sur les valeurs fourragères (UFL, MAT) et méthanogènes des couverts (CIVE). 

Résultats obtenus : 

En moyenne les couverts sont restés en place 180 jours avec des implantations début octobre pour une destruction fin avril. Les dernières pesées ont été faites au 02 avril. La biomasse produite peut être qualifiée de « moyenne » à 3.425 tMS/ha. On peut considérer qu’à ce niveau de production, les principaux avantages du couvert sont atteints. Cela représente plus de 100 U d’azote piégé dont une cinquantaine restituée à la culture suivante.
Ces 50 U sont intéressantes car cela suppose que l’apport d'engrais azoté sur maïs par exemple, pourrait être fortement réduit, par rapport à une parcelle sans couvert. C’est un moyen de valoriser l’investissement mis dans le couvert. 
Autres éléments non négligeables, phosphore et potasse sont aussi réorganisés par le couvert, ce qui évite leur fuite par érosion ou lessivage. D’un point de vue stockage carbone, on a environ 0,16 t/ha de carbone stocké pour une amélioration de 0,8 t/ha de matière organique. Les couverts, avec les fumiers et composts, sont les principaux pourvoyeurs de matière organique dans les systèmes assolés.

Ces couverts végétaux sont aussi le 1er levier pour accroître le taux de carbone dans les sols. Augmenter la matière organique permet ensuite une meilleure rétention de l'eau et une meilleure structure des sols agricoles (grace à un complexe argilo-humique plus efficient). 

--> Pour que ces avantages puissent pleinement s'exprimer, il est nécessaire que le couvert produise à minima 3 T/MS/ha, ce qui est le cas ici avec ces essais. 

Bilan essais 1 (270.27 Ko)